Sepanguy
Située entre les fleuves Iracoubo et Sinnamary en Guyane, la zone humide des Pripris de Yiyi s’étend sur plus de 20000 hectares et abrite une biodiversité exceptionnelle dont des lamantins, des caïmans nains et des tortues vertes, des ibis rouges, des milans des marais, des balbuzards pêcheurs… Depuis 2013, des loutres géantes (Pteronura brasiliensis) y sont observées régulièrement. Grâce au soutien de Palmyre Conservation qui a financé l’achat de pièges photographiques, la SEPANGUY vient de démarrer un suivi précis de cette population.
Activities
Propriété du Conservatoire du Littoral depuis 1996, le site des Pripris de Yiyi est géré par la commune de Sinnamary et l’association SEPANGUY qui en assurent notamment l’accessibilité pour le public : création de sentiers d’interprétation et d’observatoires de la faune, organisation de sorties naturalistes en canoé.
La SEPANGUY anime par ailleurs des ateliers pédagogiques et des actions de sensibilisation auprès de différentes audiences dont une majorité de scolaires. Elle réalise aussi le suivi scientifique de nombreuses espèces et a initié un projet de recherche visant à améliorer les connaissances sur la faune et les habitats des Pripris afin de mieux les préserver.
Grâce à l’installation de 20 pièges photographiques à proximité des catiches ainsi que des zones de marquage et de repos qui ont été recensés sur le site, la SEPANGUY va pouvoir mettre en place une étude détaillée de la population de loutres géantes présente au sein de cet espace naturel protégé tout en minimisant le dérangement des animaux. Les objectifs de l’étude sont de déterminer la composition des groupes (la tache blanche présente sur le cou de l’animal et propre à chaque individu permettant de l’identifier avec précision) et les facteurs influençant la présence de l’espèce dans le marais. Elle permettra aussi d’enrichir la base de données territoriale sur l’espèce et de sensibiliser le public à son écologie et sa protection.
Appelée localement « Tig Dilo », la loutre géante est classée En danger sur la Liste Rouge de l’UICN.
Victime d’une chasse intensive pour sa fourrure, l’espèce a bien failli disparaître dans les années 70. Même si elle a pu reconstituer une partie de ses effectifs grâce à l’interdiction du commerce de sa peau et à l’instauration de lois nationales censées la protéger partout où elle vit, la loutre géante reste extrêmement menacée par la destruction de son habitat, la surpêche, la pollution de l’eau (liée à l’orpaillage, à l’exploration de combustibles fossiles et à l’utilisation de pesticides), les maladies transmises par les animaux domestiques ou encore le tourisme mal encadré.